Le 9 juillet 2019assurance décennale et sous-traitant Assurance décennale et sous-traitant attention police ! Assurance décennale et sous-traitant un récent arrêt de la Cour de Cassation nous amène à rappeler brièvement les règles en matière de sous-traitance et de garantie décennale 3ème Civ, 23 mai 2019, n° 18-13837. Un couple avait confié des travaux de réfection et d’isolation de la toiture de leur maison à Leroy Merlin, qui en avait sous-traité la réalisation à un artisan assuré auprès de la MAAF. Suite à l’apparition de désordres, et après expertise, les maîtres d’ouvrage ont assigné en indemnisation Leroy Merlin, qui a appelé en garantie son sous-traitant et l’assureur de ce dernier. Devant la Cour d’Appel, les demandes de Leroy Merlin à l’encontre de la MAAF ont été rejetées, dans la mesure où les juges ont estimé que le libellé de l’attestation d’assurance versée était insuffisant, si bien qu’il n’était pas démontré que ladite assurance couvrait la responsabilité contractuelle de droit commun du sous-traitant. Cette décision est cassée par la Cour de Cassation. La Haute Juridiction a relevé que l’attestation d’assurance stipulait que la responsabilité civile de l’artisan était couverte dans le cas où elle serait recherchée en qualité de sous-traitant vis-à -vis du locateur d’ouvrage, dans les conditions et limites posées par les articles 1792 et suivants du Code Civil. La Cour de Cassation en a déduit que la responsabilité de l’artisan en sa qualité de sous-traitant de la société Leroy Merlin, qui était de nature contractuelle, était bien garantie par la MAAF. Cet arrêt est l’occasion d’aborder le régime en matière d’assurance décennale et sous-traitant. La responsabilité décennale, et l’obligation d’assurance qui en découle, concerne les constructeurs qui sont directement liés au maître d’ouvrage par un contrat de louage d’ouvrage. Les sous-traitants n’ont pas de lien direct avec le maître d’ouvrage. Ils n’engagent donc pas leur responsabilité décennale envers ce dernier, et ne sont donc pas obligés de souscrire une garantie décennale. Les sous-traitants sont-ils affranchis de toute responsabilité pour autant ? Bien évidemment non. Si une entreprise principale et son sous-traitant ne sont pas soumis à la même obligation d’assurance, ils encourent toutefois les mêmes risques ! D’une part, vis-à -vis de son donneur d’ordre, le sous-traitant engage sa responsabilité contractuelle et est tenu d’une obligation de résultat 3ème Civ, 22 juin 2010, n° 09-16199. D’autre part, vis-à -vis du maître d’ouvrage, le sous-traitant engage sa responsabilité délictuelle, et la victime doit apporter la preuve d’une faute du sous-traitant Ass Plén, 12 juillet 1991, n° 90-13602. Mais si le maître d’ouvrage parvient à établir une telle faute et la majorité des expertises judiciaires sont capables de souligner les malfaçons commises par l’entreprise, alors le sous-traitant peut être déclaré responsable, alors qu’il n’est pas obligatoirement assuré pour ce risque ! Cela signifie que le constructeur est tenu sur ces deniers propres, et si c’est un artisan, sur ces deniers personnels. Assurance décennale et sous-traitant il importe donc de faire très attention à la police souscrite. Bien qu’étant une garantie facultative, il est fortement recommandé de souscrire une assurance couvrant la responsabilité civile de l’assuré dans le cas où elle serait recherchée en qualité de sous-traitant vis-à -vis du locateur d’ouvrage, pour les dommages de nature décennale. Pour le donneur d’ordre, il est également préférable de vérifier que le sous-traitant a bien souscrit une telle garantie décennale facultative.
Lagarantie décennale pour pisciniste prévoit la prise en charge des dommages qui compromettent la solidité de l’ouvrage ou qui le rendent impropre à sa destination et l’affectent dans l’un de ses éléments constitutifs. Dans le cadre de la construction d’une piscine, il peut s’agir d’un défaut de fabrication, de fissures compromettant l’étanchéité et empêchant toute Bien que l’assurance décennale soit obligatoire pour les entreprises de construction, on se retrouve parfois face à une entreprise non assurée en décennale. Cela peut être dû au fait que l’entreprise, sciemment, n’a pas pris d’assurance cela arrive hélas… ou par exemple, parce qu’elle a omis de régler ses cotisations d’assurance et que son contrat a été résilié. Tout d’abord il faut souligner qu’en principe, le fait d’avoir un architecte doit éviter ce genre de mésaventure. En effet une des premières missions de l’architecte est de vérifier les attestations d’assurance de l’entreprise. Supposons toutefois que cela lui a échappé, ou encore que le contrat a été résilié après que l’entreprise ait été choisie. Le Maître d’Ouvrage est-il perdu ? Pas nécessairement. Tout d’abord, en principe l’assurance est mobilisable pour tous les chantiers dont l’ouverture se fait pendant sa période de validité. Donc normalement, si le contrat est résilié a posteriori, le chantier est quand même couvert. Ensuite, il faut souligner qu’il s’agit de l’assurance décennale, qui ne peut être mobilisée que si les dommages relèvent de la garantie décennale, déjà amplement évoquée ici et là . Ça a l’air d’une lapalissade, mais en fait non. En effet, le Maître d’Ouvrage dont l’entreprise n’est pas assurée en décennale ne perd que ce que celle-ci lui aurait apporté. Donc, rien si la responsabilité de l’entreprise est engagée sur le fondement contractuel non levée des réserves, par exemple ou au titre de la garantie de parfait achèvement, ce qui ne permet pas de mobiliser l’assurance décennale. Le Maître d’Ouvrage n’est perdant que si le dommage qui affecte sa construction est de caractère décennal. Or même là la situation n’est pas désespérée. Car si le dommage est de caractère décennal, la Dommages Ouvrage a vocation à l’indemniser. Parfois, même, la Dommages Ouvrage peut indemniser à raison des réserves… Donc le Maître d’Ouvrage qui dispose d’une Dommages Ouvrage a un premier filet de sécurité. Ensuite, si le Maître d’Ouvrage a un architecte, il a un second filet de sécurité. Rappelons en effet que si un dommage est suffisamment grave pour recevoir une qualification décennale, il y a de fortes chances que l’architecte en soit au moins partie responsable, à tout le moins pour défaut de vigilance dans le cadre de sa mission de direction de chantier. Et, de toutes façons, il faut rappeler que si le dommage est décennal, la condamnation in solidum de tous les locateurs d’ouvrage est présumée… Autrement dit, si vous avez un architecte, et que votre dommage est décennal, vous pourrez obtenir sa condamnation celle de son assureur, à tout le moins, même s’il n’est pas vraiment responsable des dommages, et laisser le soin audit assureur de tenter de récupérer la mise chez l’assureur de l’entrepreneur… s’il y arrive. En tout cas la difficulté pèse dès lors sur l’assureur du Maître d’oeuvre, plus sur le Maître d’Ouvrage. Donc, si l’entreprise n’est pas assurée, ce n’est pas nécessairement la fin du monde, surtout si le Maître d’Ouvrage a une Dommages Ouvrage et un architecte. Autant de bonnes raisons de prendre ces garanties. Photo par Paul dex Licence Creative commons